mardi, janvier 23, 2007

Ségolène Royal dit avoir des affinités avec la souveraineté du Québec


La candidate socialiste à la présidence de la République française Ségolène Royal a fait état, lundi 22 janvier 2007, de sa sympathie pour la "souveraineté et la liberté du Québec".

La candidate à l'élection présidentielle a évoqué le sujet au siège du Parti Socialiste, rue de Solférino à Paris, après un entretien d'une quinzaine de minutes avec le chef du Parti québécois (PQ, souverainiste) André Boisclair, en visite à Paris.

Interrogée par des journalistes québécois pour savoir quelles étaient ses "affinités" avec le Québec, Ségolène Royal a répondu: "Elles sont conformes aux valeurs qui nous sont communes, c'est-à-dire la souveraineté et la liberté du Québec'. "Je pense que le rayonnement du Québec et la place qu'il occupe dans le coeur des Français vont dans ce sens", a-t-elle ajouté.

Deux heures plus tard, après avoir rencontré le Premier ministre Dominique de Villepin puis le secrétaire général de l'organisation de la Francophonie, Abdou Diouf, André Boisclair a réagi avec mesure à cette déclaration, qui montre surtout, selon lui, que les Français ont "bien saisi' le message des souverainistes.

"Je pense que les Québécois pourront interpréter eux-mêmes les propos de Mme Royal", a-t-il affirmé. "Il serait inconvenant que ça soit moi qui commence à les interpréter, mais ce que les gens voient depuis toujours, c'est que la France en toutes circonstances accompagnera le Québec".

Les propos de Ségolène Royal ont suscité des remous au Canada. En réaction, Ségolène Royal a affirmé mardi que les "principes de souveraineté et de liberté" du vote lui semblaient incontestables au Québec, tout en assurant ne pas s'être prononcée sur "les questions institutionnelles".

"Comme dans toute démocratie, le peuple qui vote est souverain et libre et donc les Québécois décideront librement de leur destin le moment venu, s'ils en sont saisis", a déclaré Mme Royal, interrogée sur cette polémique sur Europe 1.

"Et ce n'est pas à la France de dicter, ni aux Québécois ni aux Canadiens, ce qu'ils doivent faire, mais en revanche les principes de souveraineté et de liberté ne me paraissent absolument pas contestables", a déclaré la candidate socialiste à la présidentielle.

Assurant n'avoir "fait preuve ni d'ingérence ni d'indifférence", Mme Royal a estimé que l'exclamation "Vive le Québec libre", employée par le général De Gaulle, était "une belle phrase". Elle a toutefois assuré qu'elle ne le dirait "pas de cette façon là".

En tant que présidente de la région Poitou-Charentes, région d'où sont partis bon nombre de pionniers aux XVIIème et XVIIIème siècles, Ségolène Royal a signé récemment une entente de coopération avec la Délégation générale du Québec à Paris.